Plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques sur le changement climatique en vue de l’atténuation et de l’adaptation aux effets de l’érosion côtière et de la dégradation des aires protégées en Côte d’Ivoire
Déclaration de presse de 35 organisations de la société civile partenaires au projet Benkadi relative aux débats de la COP28 autour des énergies fossiles et leur conséquence sur l’érosion côtière.
Les négociations de la COP28 se sont poursuivies tard dans la nuit de mardi 12 décembre autour du compromis proposé par le président émirati, très largement rejeté par les pays pour son manque d’ambition sur la sortie des énergies fossiles. Aux premières heures du dernier jour théorique de la 28e Conférence climatique des Nations unies à Dubaï, les pays occidentaux, des États insulaires ainsi que des pays africains et latino-américains ont réitéré leur opposition au texte lors d’une réunion à huis clos.
Quels constats faisons-nous ?
Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, a proposé un projet d’accord visant à réduire la place des énergies fossiles dans le monde, qui a été immédiatement rejeté. Les pays présents attendent visiblement un appel plutôt clair à la “sortie” du pétrole, du gaz et du charbon, responsables du réchauffement planétaire.
Plusieurs institutions, comme l’Union européenne juge le texte “insuffisant”, les États-Unis appellent “substantiellement” à le renforcer et les pays rongés par la montée des océans demandent son rejet. Plusieurs acteurs non étatiques dénoncent un projet de texte non contraignant et qui ne privilégie pas explicitement la fin des énergies fossiles.
Sur cette base, les 35 organisations de la société civile ivoirienne, partenaires du projet Benkadi, « Plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques sur le changement climatique en vue de l’atténuation et de l’adaptation aux effets de l’érosion côtière et de la dégradation des aires protégées en Côte d’Ivoire », qui suivent avec attention le respect des engagements en matière de gouvernance climatique depuis 2021 font observer que les énergies fossiles, notamment le Pétrole, le Gaz et le charbon constituent les principales sources d’augmentation des émissions de Gaz à effet de serre.
En effet, ces émissions retiennent les rayons du soleil et provoquent une hausse des températures sur Terre. Cette hausse des températures engendre la fonte de glaciers dans les pôles (calottes polaires et glaciers). Ce qui ajoute logiquement un volume d’eau supplémentaire pour les mers et les océans, augmentant ainsi leurs niveaux. Il convient de noter que le réchauffement climatique et la montée du niveau des mers et des océans sont étroitement liés. Même si d’autres causes comme le draguage de sable marin viennent amplifier cette montée de la mer, source de l’érosion côtière et de ses impacts sur les populations riveraines des côtes avec son lot de désolation.
En même temps, le constat est établi que ce sont les pays développés qui éjectent le plus de Gaz à effet de serre dans l’atmosphère, quand les pays en développement sont ceux qui subissent le plus ces émissions de CO2.
Quelles conclusions pour nous ?
En Côte d’Ivoire, par exemple, chaque année, nous perdons entre 1 et 3 m de côtes de Tabou à Assinie. Le mois d’août dernier, les communautés villageoises vivants sur le littoral ont été encore une fois gravement victime de l’avancée de la mer. C’est pourquoi, les organisations de la société civile ivoirienne, partenaires au projet Benkadi sont préoccupés par la faiblesse des mécanismes d’anticipation des autorités et de l’absence d’une politique concrète pour renforcer la résilience des communautés impactées.
C’est pourquoi, les organisations, partenaires du projet Benkadi appellent l’attention des dirigeants mondiaux sur les points suivants :
– La nécessité pour les pays développés de sortir immédiatement des énergies fossiles par une transition climatique juste ;
– La nécessité pour les pays en développement dont la Côte d’Ivoire de sortir progressivement des énergies fossiles au bénéfice des énergies renouvelables ;
– L’urgence pour la Côte d’Ivoire de prendre le décret de création de l’Agence Nationale de Gestion Intégrée du Littoral (ANAGIL)qui facilitera l’inclusion des communautés riveraines des côtes dans la gestion du littoral conformément aux dispositions de la loi n°2017-378 du 2 juin 2017 relative à l’Aménagement, à la Protection et à la Gestion Intégrée du Littoral, notamment en son article 37.
Par ailleurs, en tant qu’organisations partenaires du projet Benkadi, nous nous réjouissons de l’adoption des fonds sur les pertes et dommages dès l’ouverture de la COP 28. Toutefois, nous appelons l’attention des dirigeants sur l’urgence de mettre en place un plan de mis en œuvre et mécanisme clair, défini dans le temps, à l’effet d’assurer un meilleur suivi de l’opérationnalisation de ces fonds dans les meilleurs délais pour les pays les plus vulnérables.
C’est à ce prix que la justice climatique envers les pays les moins avancés comme le nôtre qui subissent les effets néfastes des changements climatiques et envers les personnes vulnérables sera une réalité.
Fait à Abidjan, le 13 décembre 2023
Pour les 35 organisations de la société civile partenaires au projet Benkadi, projet de plaidoyer pour l’amélioration des politiques publiques sur les changements climatiques en vue de l’adaptation aux effets de l’érosion côtière et de la préservation des aires protégées,
Le porte-parole
Oscar GAGUY, chef de projet Benkadi à la CSCI
Liste des organisations :
- La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI)
- Organisation des Femmes Actives de Côte d’Ivoire (OFACI)
- La Fédération des Réseaux et Associations de l’Energie, de l’Environnement et du Développement Durable (FERREAD)
- L’Initiative de la Société Civile pour les ODD en Côte d’Ivoire (ISC-ODD)
- L’Observatoire Ivoirien pour la gestion durable des ressources naturelles (OIREN)
- Le Groupe National de Travail de Côte d’Ivoire sur la gestion durable des forêts et de la sécurisation foncière (GNT CI)
- La Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO)
- Le Bureau National des personnes Invalides de Côte d’Ivoire (BURNICI)
- La Fédération des Mouvements et Associations de Jeunesse de Côte d’Ivoire (Femajeci)
- Le Club Developpement Durable(CDD-CI)
- L’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI)
- Réseau Ivoirien des Organisations Féminines (RIOF)
- Organisation des Jeunes Africains pour le Développement Durable (OJADE)
- Plateforme de la Société Civile et des ONG pour les mécanismes FLEGT et REDD+PSOFR
- Associations des Etudiants pour la Préservation et l’Assainissement de l’Environnement (AEPAE)
Et La Plateforme des 20 organisations dirigées par les femmes, les hommes, les jeunes et les personnes en situation de handicap engagée pour la prise en compte du genre et l’inclusion dans la gouvernance climatique.
Pour joindre le service de communication du projet Benkadi:
+ 225 0707340328; comprojetbenkadici2021@gmail.com