Le 11 mai 2025, Tidjane Thiam a annoncé sa démission de la présidence du PDCI-RDA, un geste qui intervient dans un contexte politique et judiciaire particulièrement tendu. Remplacé par Ernest N’Koumo Mobio, doyen d’âge du parti, celui-ci assure désormais la présidence par intérim. Suite à son accession à la présidence par intérim , il nomme Tidjane Thiam président délégué. Malgré ce changement à la tête du parti, Thiam demeure le candidat officiel du PDCI-RDA à la présidentielle d’octobre 2025. Cette évolution traduit les enjeux cruciaux qui agitent le « vieux parti » à quelques mois d’un scrutin décisif.

Le PDCI-RDA, pilier historique de la vie politique ivoirienne, traverse une phase délicate marquée par une bataille judiciaire et une recomposition de sa direction. Tidjane Thiam, président du parti d’Houphouët Boigny et candidat à la présidentielle d’octobre 2025, a choisi de démissionner de son poste de président du parti pour laisser la place à Ernest N’Koumo Mobio, doyen d’âge et ancien maire d’Abidjan. Ce changement intervient alors que le tribunal d’Abidjan examine la validité de la candidature de Thiam, contestant sa nationalité ivoirienne. Dans ce contexte, la nomination d’un président par intérim et la désignation de Thiam comme président délégué visent à maintenir la cohésion du parti tout en préparant la bataille électorale. Retour sur les détails de cette transition et ses implications pour l’avenir du PDCI-RDA.

Une démission stratégique dans un contexte judiciaire tendu

La démission de Tidjane Thiam ne peut être dissociée des développements judiciaires récents. En avril 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan a invalidé l’inscription de Thiam sur la liste électorale ivoirienne, invoquant la perte de sa nationalité ivoirienne après l’acquisition de la nationalité française en 1987. Bien que Thiam ait renoncé à la nationalité française en mars 2025, cette décision a ravivé les débats sur sa légitimité à briguer la présidence. Face à cette situation, Thiam a choisi de démissionner de la présidence du PDCI-RDA, tout en conservant son rôle de président délégué et candidat à la présidentielle.

Ernest N’Koumo Mobio, désigné président par intérim conformément aux statuts du parti, a appelé à l’unité et à la discipline au sein du PDCI-RDA. « Notre priorité est de préserver l’héritage et l’unité du parti, en dépit des turbulences », a-t-il déclaré lors de sa prise de fonction. Ancien maire d’Abidjan et figure respectée du parti, Mobio incarne la stabilité dans cette période d’incertitudes.

Maintenir la dynamique et préparer la présidentielle d’octobre 2025

Malgré la tourmente, le PDCI-RDA affiche une dynamique de renforcement. Depuis début 2024, le parti a enregistré plus de 23 000 nouveaux adhérents, témoignant d’une mobilisation croissante en vue de la présidentielle. Tidjane Thiam avait fixé l’objectif ambitieux d’augmenter le corps électoral à 12 millions d’inscrits, contre environ 8 millions actuellement, afin d’assurer une participation massive favorable au parti.

Pour de nombreux militants, la démission de Thiam ne remet pas en cause sa légitimité ni son leadership. « Tidjane est notre candidat, il a su redonner espoir au parti , sa démission est stratégie, nous continuons de nous battre pour la conquête du pouvoir d’Etat », confie un cadre du PDCI-RDA sous couvert d’anonymat. Un autre militant ajoute : « La nomination d’Ernest N’Koumo Mobio est une bonne chose pour assurer la stabilité dans cette phase cruciale. »

Le verdict du procès opposant Valérie Yapo au PDCI-RDA, attendu le 15 mai 2025, pourrait néanmoins bouleverser la donne. En attendant, le PDCI-RDA mise sur cette transition pour consolider ses forces et aborder la présidentielle avec sérénité.

La démission de Tidjane Thiam et la nomination d’Ernest N’Koumo Mobio à la tête du PDCI-RDA illustrent la capacité du parti à s’adapter aux défis politiques et judiciaires. Alors que la présidentielle d’octobre 2025 approche, le « vieux parti » cherche à préserver son unité et à renforcer sa base pour espérer un retour au pouvoir après plus de vingt ans d’opposition.

François M’BRA II

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